L'arithmosophie ou
numérologie spirituelle...
Les nombres, en grande quantité dans les Saintes Écritures,
sont investis par les Pères de l'Église d'une
dimension spirituelle. En voici quelques-uns parmi beaucoup
d'autres :
-7. Toute la Création, car 7 est la somme
de la Trinité et de 4, la matière créée, (4 éléments,
4 points cardinaux, 4 saisons, 4 phases lunaires, 4
fleuves du paradis terrestre...), représentant ainsi
la perfection divine dans le cycle achevé de la Création.
Les exemples sont innombrables dans la Bible.
-6. Bien que représentant, dans
l'Antiquité, chez les pythagoriciens, un nombre
parfait, il devient, par opposition, dans la tradition
chrétienne, synonyme d'imperfection, d'insuffisance,
d'infériorité, par rapport au précédent
et doit donc être associé au Mal (cf. le nombre 666).
-8. Succédant au 7, il amorce un cycle
nouveau, celui du règne du Christ débutant par le baptême
(baptistères souvent octogonaux). Temps du renouveau,
de la régénérescence et de la Résurrection. Lorsque
les saintes femmes viennent au tombeau pour embaumer
le corps de Jésus, le lendemain du sabbat - le premier
jour d'une semaine nouvelle qui commence, le 8ème jour
- les anges de lumière leur indiquent que Jésus
n'est plus là et dans Jean-20, Marie-Madeleine rencontre
le Christ ressuscité. Le nombre 8 est donc bien
associé au Christ et à sa Résurrection (d'où 888). De
nombreux indices testamentaires le confirment : seules
8 personnes sont sauvées dans l'Arche, Noé et sa femme,
leurs trois fils avec leurs épouses, après que l'eau
purificatrice du Déluge ait permis le passage d'un monde
ancien à la création d'une ère nouvelle, l'alliance
de l'arc-en-ciel, entre Dieu et la terre (Genèse-9,
13). La cérémonie de la circoncision, signe de l'Alliance
avec Dieu doit se dérouler le huitième jour après la
naissance. Choisi par Dieu, David, souche de la nouvelle
lignée familiale des rois de Juda et d'Israël, dont
Jésus est le rejeton (Isaïe-11), est le huitième fils
de Jessé-Isaï à Bethléem. Jésus énonce les 8 Béatitudes
qui inaugurent la construction du Royaume en accomplissant
la loi et les prophètes (Matthieu-5). Ce sont bien 7
apôtres dans la barque et le Christ sur la berge qui
animent la scène de la Pêche miraculeuse (voir ci-dessous).
-12. Le nombre de l'Église, car
pour saint Augustin, la Trinité est propagée
aux quatre horizons du monde par l'Église universelle.
-40 marque un temps suffisamment long
pour passer d'un monde ancien révolu à un temps nouveau
: les 40 jours du Déluge (Genèse-9), les 40 années d'errance
du peuple hébreux en attente de Terre promise (Exode-16),
les 40 jours de retrait de Jésus au désert (Marc-1)
...
-153. Arrêtons-nous à ce
nombre remarquable. Pourquoi y a-t-il donc 153 gros
poissons dans le filet de la Pêche miraculeuse (Jean-21,
11) ?
Après une nuit de rude labeur,
sans rien prendre, sur le lac de Génésareth-Tibériade,
7 apôtres aperçoivent, au petit matin,
quelqu'un qui leur conseille de jeter le filet à
la droite de leur barque. L'événement
miraculeux les poussent à reconnaître Jésus
qui, de par sa mort et sa résurrection, est devenu
le Christ-Dieu.
La Pêche miraculeuse constitue l'un des
actes fondateurs de toute la spiritualité chrétienne,
la mission apostolique confiée aux apôtres et à toute
l'Église : peu avant son Ascension, sa disparition aux
yeux des hommes, le Christ institue ses apôtres dans
leur mission future, propager partout son enseignement
(ils seront "pêcheurs d'hommes"), à toutes les Nations
dont on disait communément qu'elles étaient au nombre
de 153. Ils seront chargés de lancer le filet de l'évangile
dans l'océan des peuples et amener l'humanité-153
(la chrétienté à venir) dans la barque de l'Église.
Curiosité de ce nombre : saint Augustin
(Traité CXXII) nous apprend que 153 est la somme des
17 premiers nombres (on dit qu'ils sont triangulaires)
; 17 (Christ)* + 153 (humanité) = 170, multiple de 17,
soit les Épousailles mystiques que sera l'Église
universelle à venir, ou encore (1+7) + (1+5+3) = 17.
Une des trois théophanies (révélation de la nature
divine du Christ par le Père, avec, dans sa troisième
phase, son annonce de la Passion,) se déroule au cours
de la Transfiguration, dans Matthieu-17, elle-même préfigurée
dans Exode-17 et conclue dans Luc-17, les trois textes
parfaitement complémentaires. La Tansfiguration est
parallèlement décrite chez Marc-9 ou Luc-9. Notons que
17x9=153.
Simples bizarreries arithmétiques ou volonté ultérieure
dans la numérotation des chapitres de la Bible par Stéphen
Langton, en 1203-1205 ?
*cf. Chapitre Guématrie

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